Garcon Manque
Nina BouraouiComment grandir dans la conscience de sa différence et de son isolement dans l’Algérie des années 70 ? Nina Bouraoui trouve une réponse à cette question dans le partage de cette scission de l’intime avec un ami, Amine, auquel le roman Garçonmanqué (2000) est entièrement adressé. Cette longue déclaration narrative à la première personne est une nouvelle occasion pourl’auteur de revenir sur la difficile question de l’identité algérienneet, par le choix d’un style saccadé et révolté, exorcise la violence subie en tant qu’étrangère.
De cette enfance entre l’Algérie et la France ne demeure que la souffrance des incompréhensions au sein et en dehors du cercle familial. L’identité de la petite fille puis de lajeune femme se présente comme le long apprentissage de l’étrangeté etson acceptation. Une nouvelle fois l’écriture de Nina Bouraoui se plie et épouse les contours de la révolte ; laforce de son écriture puise au cœur des contradictionsfranco-algériennes et en fait ressortir la beauté et la souffrance.