La cause du beau Guillaume

Louis, fils oisif d’un riche propriétaire terrien du centre de la France, ayant fait un petit héritage, achète une maison dans le village de Mangues, non loin de la ville où habitent ses parents. Il veut se retirer à la campagne et échapper à l’influence de sa famille. Il croise en arrivant une jeune orpheline pauvre et ignorante, que les gens du pays traitent en paria, Lévise. Elle n’a rien en commun avec lui, mais, comme fasciné, il la prend à son service puis en fait sa maîtresse. Lévise a un frère, Volusien, braconnier fruste et brutal, qui d’abord ne s’oppose pas clairement à cette liaison.
Mais quand un autre braconnier, le « beau Guillaume », camarade d’enfance d’enfance de Volusien et Lévise revient à Mangues dont il a été banni temporairement par la justice, il déclare que Lévise – qui l’a toujours repoussé – était sa promise, et que si elle ne quitte pas Louis, il la fera mourir avec son amant. Il contraint Volusien à se joindre à lui, et les villageois, qui voient d’un mauvais œil ce jeune bourgeois qui a séduit une fille du cru, manifestent autour de la maison de Louis et encouragent le beau Guillaume à venger le village en abattant Louis et sa maîteesse.
Comme Le malheur d’Henriette Gérard, ce roman raconte d’abord la formation d’un amour assez mal assorti, plutôt motivé par le désir et la rareté des partenaires que par une harmonie préétablie des âmes, puis sa destruction et la mort d’un des amoureux sous l’effet d’une pression sociale.
Dans Henriette Gérard l’égoïsme et la passion d’une famille bourgeoise pour l’argent privaient une jeune fille d’un gentil amoureux pauvre qui finissait par en mourir. Dans ce roman, la pression de l’opinion villageoise, qui reporte sur le jeune Louis son hostilité à la classe des propriétaires terriens – la « cause du beau Guillaume » – finira par détruire Lévise.