La quatrième personne du singulier
Valère NovarinaLa Quatrième Personne du singulier rassemble neuf textes qui prennent parfois la forme de lettres adressées à ses acteurs (on devine que Valère Novarina n'aime guère le terme comédien, trop paradoxal). Nous y apprenons d'abord ce que la langue si inventive de son théâtre doit au patois chablaisien ou franco-provençal.. Et d'ailleurs la parole crée le paysage. Elle est la grande affaire de Valère Novarina, son élément : "Le langage rejoint la nature sous nos yeux : il est (...) un événement physique sur le théâtre, un déversement." Le dragon ne dirait rien d'autre de la flamme qui jaillit de sa gueule. Sauf qu'il ne s'agit pas pour l'auteur d'incendier ses environs, mais bien au contraire de conquérir l'espace pour donner une chance à l'homme de quitter son corps étroit, caricatural, pauvrement découplé et juste bon à grossir la foule de ses semblables...